Le bonheur, c’est simple comme une poignée de noisettes fraiches.

Cette année est une année à noisettes. 
Au moins autour de chez moi, en montagne. 
Ces dernières années, je n’étais jamais assez rapide. Ecureuils, petits rongeurs et vers me battaient au sprint : bien souvent je ne trouvais que coquilles vides ou encore habitées… Mais l’abondance règne cette année !! Ces derniers temps, j’ai donc passé au moins une heure chaque jour à la chasse aux petites noix… Quel délice...

Et quel retour en arrière ! Toutes les mémoires de mes huit dix ans revenaient. 
Les noisettes, sonnaient la fin de la grande récréation d’été, fini les vacances, bientôt l’école, la rentrée, mais avant la plongée dans les cahiers et les livres, il nous restait ce dernier plaisir sauvage et fugace : les noisettes.
Cueillies toutes fraiches sur le noisetier, par trois ou quatre dans leur enveloppe verte, ou plus mûres, déjà tombées au sol,... c’était vraiment magnifique de courir les prés et les bois dans les premières lumières de l’automne et l’insouciance totale de notre âge. Ces noisettes, on les mangeait sur place : il suffisait de trouver deux petites pierres, une comme enclume l’autre comme marteau et le bonheur était total, frais, croquant, un peu âpre. Quelquefois une mauvaise pioche, une noix un peu amère, mais ça faisait parti du jeu !! 
Je réalisai, ces derniers jours, combien la cueillette, la nature, la balade, la montagne, les lumières d’automne, la beauté du ciel était nourrissants et guérisseurs. Ces moments dans les haies de noisetiers ont fait jaillir beaucoup de gaité et d’allant, d’allégresse et d’ enthousiasme..
Je réalisai aussi combien c’est important de se laisser soigner par les énergies simples de la nature.
Pas besoin de toute une armada sophistiquée d’outils ou de technologies avancées pour goûter au bonheur ici et maintenant . 
Et pas besoin non plus d’être à la campagne. 
Même si on vit en ville sans noisetiers, il y a des arbres, des herbes sauvages, des fleurs, des jardins, des haies, qui réssucitent nos souvenirs d’enfants, heureux d’un rien, ou peut être font remonter nos mémoires de chasseurs/cueilleurs, empreintes de ces temps où nous ne faisions qu’un avec la nature. 
Chaque saison, chaque mois amène son plaisir singulier, propose une nouvelle palette de saveurs et de souvenirs, … rythmant nos vies de petits bonheurs récurrents. 
Croquer dans une grappe de raisin, savourer une poire juteuse, égrener une grenade et manger des rubis, ... c’est possible tous les jours en ce moment : une invitation sensorielle au ici et maintenant. 
Il y a chez les primeurs et sur les marchés, des légumes et des fruits tous simples, qui n’ont aucun besoin d’etre apprétés, transformés, pour nous offrir leurs précieuses vibrations. 
Alors prenons nos besaces, nos paniers et partons cueillir dans les magasins, les échoppes, les AMAP, les étals… Retrouvons les fruits d’automne et les saveurs sauvages et simples : raisins, poires et grenades mais aussi toutes les variétés de pommes et de prunes, les figues, les noix fraiches, les châtaignes et marrons,.. et bientôt les coings ou les kakis, … 

C’est le gout simple et si savoureux de l’enfance, de la joie et de la vie. 

Belles cueillettes d’automne 

Eveline Mathelet, présidente de l’association Ayurveda en France