Cosses de févettes à l’Ayurvégrecque

Pardonnez-moi ce jeu de mots à deux balles, c’est en plein confinement que j’ai expérimenté cette recette pour la première fois … et il fallait bien s’amuser un peu !
Depuis j’ai reproduit cette recette plusieurs fois, en y ajoutant d’autres légumes, plus de tomates à l’huile, des tomates fraiches, des petits pois, des courgettes… et chaque fois ce fut un délice. On peut utiliser les cosses des jeunes févettes, mais celles qui sont plus grosses conviennent aussi très bien à condition qu’elles soient fraichement cueillies et d’ôter les fils.

J’ai découvert ce plat paysan il y a de nombreuses années en Grèce, loin des tavernes à touristes. J’en avais gardé un bon souvenir mais sans jamais penser à reproduire la recette. Il aura fallu le virus et la difficulté de trouver de beaux produits frais (le marché étant fermé) et la chance d’avoir un ami producteur local qui accepte de venir en ville nous livrer, pour que ce plat me revienne en mémoire et que je décide d’honorer chaque bouchée de cette manne printanière !
Ici à Nice, nous avons la chance dès les 1ers rayons de soleil du printemps d’avoir sur nos marchés et dans nos jardins des fèves en primeur que nous appelons « févettes ». Elles sont la plupart du temps mangées crues, traditionnellement avec du saucisson, du pain et du vin rouge (passons…) mais on peut aussi les ajouter aux salades ou bien simplement les croquer là tout de suite pour ne pas perdre une seule seconde de pur bonheur ! Légèrement amères et astringentes, toutes en douceur… elles communiquent à notre organisme le message de l’arrivée des beaux jours… mais la saison est courte… cueillez, cueillez…

Pour deux personnes :
Prévoir une vingtaine de cosses tendres et fraiches, pas trop abimées. Vous pouvez soit manger les févettes à l’intérieur soit les laisser, coupées en petits tronçons de 2 cm environ
- 1 oignon blanc ou jaune
- 2 gousses d’ail
- 1 morceau de gingembre selon goût
- ghee Ghee Beurre clarifié ou huile d’olive
- 6 tomates cocktail coupées en quatre ou bien une demi boite de tomates concassées, ou quelques tomates séchées ou à l’huile coupées en tranches.
- 1 pomme de terre un peu farineuse (si possible) coupée en dés moyens
- une bonne cuiller à soupe d’un mélange d’épices en poudre ; cumin, coriandre, curcuma (ou tout mélange d’épices) trempées dans un grand - - verre d’eau
- sel, poivre
- 2 cuillers à café de sucre (roux, de canne etc.)
- Un peu de piment d’Espelette en poudre (ou autre piment mais juste un peu).

Méthode :
Dans une cocotte à fond épais, faire revenir les oignons, l’ail et le gingembre coupés fins dans le ghee Ghee Beurre clarifié quelques minutes. Ajouter les tronçons de févettes et les morceaux de pomme de terre. Faire revenir encore un peu puis ajouter les tomates fraiches, en boite ou sèches, ajouter sel et poivre. Continuez à faire revenir puis ajouter le verre d’eau avec les épices. Bien remuer et mettre un couvercle. Faire cuire à feu doux pendant 30 ou 40 minutes environ en relevant le couvercle de temps en temps pour remuer et ajouter un peu d’eau si nécessaire. Goûter, car le plat sera prêt lorsque les cosses seront tendres mais croqueront encore un petit peu sous la dent (à vous de juger !). Ajouter le sucre (goûter à nouveau car le sucre réhausse la saveur) et le piment d’Espelette. Bien remuer à nouveau… c’est prêt !
Servir avec du boulgour, du couscous, du quinoa ou du millet… ou bien tout seul et attendez-vous à être surpris… Plus jamais vous ne jetterez les cosses de févettes ou bien seulement avec le plus grand sentiment de culpabilité !!
La fève est une légumineuse ayant de nombreux bienfaits sur la santé. Riche en protéines, en fibres, en minéraux et en vitamines elle est très nutritive et reconstituante. On remarquera qu’elle a la forme d’un rein, ce qui selon le dogme des signatures indiquerait qu’elle soit favorable à leur bon fonctionnement. Je ne sais pas si les cosses sont dotées des mêmes pouvoirs mais leur texture juteuse et veloutée est fort appétissante !

> Vanessa Gheorghiu, Educatrice de santé selon l’ayurveda, membre d’AEF