Je viens de lire plusieurs articles qui citent des études scientifiques, autour d’un thème finalement identique : comment les émotions et sentiments impactent notre santé physiologique.
De l’immunité qui augmente lorsqu’on est heureux - étude menée sur des étudiants - à la tendresse des techniciens qui prémunit les lapins de laboratoires contre le cholestérol, en passant par les effets du bonheur sur les marqueurs de l’âge,… de nombreuses recherches contemporaines prouvent aujourd’hui ce que l’Ayurvéda enseigne depuis des centaines et milliers d’années.
Lorsque nous sommes heureux, joyeux, le coeur dilaté, tout circule plus facilement en nous. Les moindres cellules se réjouissent et accomplissent leur travail, dans l’enthousiasme et la bonne humeur… Les échanges s’opérent avec fluidité, les déchets sont reconnus et éliminés, les éléments nutritifs sont absorbés, tout baigne….
Lorsqu’au contraire nous ressentons de la peur, tout se crispe, se rétrécit, se ressere en nous. Comment cela serait-il sans effet ? Blocages, goulets d’etranglement, canaux plus étroits, tous les mouvements métaboliques, fonctionnels sont altérés. Tous les minuscules mécanismes si précis qui régissent notre corps sont alors modifiés : nos cellules moins bien alimentées, leurs déchets moins bien dégagés, et un état pathogène s’installe déjà.
Quand la colère nous habite, elle échauffe et perturbe les multiples métabolismes dont nous sommes les acteurs et les sujets. En ébullition, nos liquides et nos fluides !
La tristesse elle, amène de la lourdeur et du ralentissement, comme si nous avions enfilé un pesant manteau plombé.
Mais, en regardant de plus près, nos émotions durent peu. Elles sont fugaces. Elles nous traversent rapidement. Plus elles sont reconnues, plus elles sont portées à la conscience, plus elles sont acceptées pour ce qu’elles sont, moins elles ont d’effets délétères sur notre corps et nos équilibres physiologique, psychologique et energétique.
Accueillies en conscience, elles peuvent facilement être transmutées et nous permettre alors de revenir à un état de paix, favorisant une bonne santé sur tous les plans.
Ce qui nous stresse et nous épuise, c’est notre lutte permanente. Nous luttons contre les situations extérieures mais surtout contre les situations intérieures. C‘est la peur de notre peur qui est toxique, c’est le refus de la tristesse qui nous tend, c’est la non reconnaissance de nos colères et frustations qui les enfouissent en nous comme des bombes à implosion.
C’est notre mental, qui souvent "en fait tout un plat". Il contribue à nous garder dans des états de conscience négatifs et perturbateurs pour notre santé. Nos émotions sont fugitives mais nos pensées en boucle alimentent nos mécanismes destructeurs.
Nous ne pouvons pas être toujours heureux, nager en permanence dans la béatitude mais nous pouvons tout faire pour être conscient de ce qui nous traverse, l’accepter, l’accueiliir de manière à minimiser les effets secondaires de nos perturbations intérieures. Nous pouvons alors diminuer fortement les dégats collatéraux de nos pensées et émotions profondes sur notre corps et ses divers équilibres.
De la même manière que nous prenons soin de ce que nous mangeons, nous devons également prendre soin de ce que nous vivons à l’intérieur en commençant par en prendre conscience. A l’instar de la météo que nous consultons chaque jour pour choisir nos habits, nos activités, prenons l’habitude de prendre notre "météo intérieure" pour ré-ajuster nos habitudes de penser, nos niveaux de conscience. Il en va de notre équilibre, de notre bonheur mais aussi de notre santé.
Et si nous ne savons pas comment faire, comment entendre et prendre soin de nos émotions, de nos états d’âme et de tout ce qui nous traverse, cherchons de l’aide. Ce sera peut être la méditation, le yoga, l’accompagnement, ou encore d’autres pistes - elles sont nombreuses aujourd’hui. Chacun peut trouver la manière qui lui convient le mieux pour apprendre à accueillir en conscience ce qui se passe en lui. Et une fois apaisé, faire de meilleurs choix quant à ses habitudes de vie, son alimentation, ses activités, etc… Bref être plus heureux et en meilleure santé ! C ‘est tout le bien que je vous souhaite.
Bon mois de novembre !
Eveline Mathelet, présidente de l’association Ayurveda en France