Comme Picasso, j’ai mes périodes… et si les miennes sont moins célèbres que celles du Grand Maitre, elles sont néanmoins inspirantes pour nos papilles !
C’est donc ma période patate douce… pas très romantique, ni moderne, ni impressionniste, ni post-moderne, ni contemporaine, ni cubiste, ni abstraite, ni rien du tout. Juste une espèce de « machin » peut-être rose, peut-être orange, parfois petit, parfois moins, carrément tordu quelquefois, de temps à autre joufflu… et qui pousse partout. Baroque, c’est le moins que l’on puisse dire !
Mais cette création de mère nature a plutôt bon goût et ses qualités nutritionnelles ne sont plus à démontrer. Excellentes pour tous les Doshas
Doshas
Forces vitales principales du corps ou humeurs biologiques au nombre de trois :
Vata : air,énergie du mouvement
Pitta : feu, énergie de la transformation
Kapha : terre, énergie de la cohésion
L’ayurveda n’est essentiellement rien d’autre que la science des Doshas.
(même Kapha
Kapha
Humeur biologique de l’eau
!!), il ne faudrait tout de même pas en abuser car leur teneur en oxalates peut favoriser les calculs en tous genre.
D’ailleurs, même en « période », je n’en mange pas tous les jours ! Et voilà que nous abordons ainsi un thème très important en Ayurveda : ce n’est pas ce que l’on mange de temps en temps qui est important… c’est ce que l’on mange « très souvent » !
Lorsque on se demande si un aliment est « bon » pour telle ou telle constitution ayurvédique et qu’une liste trouvée dans un livre nous assure que non - mon exemple préféré étant « les tomates mauvaises pour Pitta
Pitta
Humeur biologique du feu
» (pauvre Pitta
Pitta
Humeur biologique du feu
) – on pourrait penser que cet aliment (en général notre préféré) nous est définitivement interdit. Or, il n’en est rien !
Tout aliment, de par sa « nature », c’est-à-dire par les éléments (éther, air, feu, eau, terre) qui le constituent peut provoquer un Dosha
Dosha
Forces vitales principales du corps ou humeurs biologiques au nombre de trois :
Vata : air,énergie du mouvement
Pitta : feu, énergie de la transformation
Kapha : terre, énergie de la cohésion
L’ayurveda n’est essentiellement rien d’autre que la science des Doshas.
s’il est consommé « en excès ».
Pour éviter un problème potentiel, il suffit donc de ne rien consommer en excès, même les aliments réputés sains et merveilleux pour tous. Mangez l’arc-en-ciel… Optez pour la variété, pour ce qui est local et de saison et vous ne pourrez pas vous tromper. Surtout, et pardessus tout, restez à l’écoute de VOTRE corps, car il SAIT.
Revenons- en donc à nos patates douces… et aux mille et une manières de les accommoder. Ce mois-ci, entre chien et loup, l’automne et l’hiver, j’ai eu envie de quelque chose de chaud et d’onctueux… Je me demande bien pourquoi ?! Si vous ne connaissez pas la réponse à cette question alors consultez un(e) praticien qualifié(e) près de chez vous 😊.
Dahl à la patate douce et au poireau
Pour 4 personnes :
1 petite patate douce coupée en dès en gardant la peau
1 poireau de taille moyenne coupé finement en ôtant les parties dures
150 g de lentilles roses bien rincées
2 ou 3 gousses d’ail finement hachées
1 morceau de gingembre frais plus ou moins gros selon votre goût, finement haché
1 tomate fraiche (je viens de récolter la dernière de la saison !) ou bien séchée (facultatif)
Ghee
Ghee
Beurre clarifié
ou huile
6 grains de poivre noir ou poivre moulu
1 cuiller à café bien remplie de graines de cumin
2 clous de girofle
1 bâton de cannelle (facultatif)
1 cuiller à café de curcuma en poudre (et/ou frais)
2 bonnes cuillers à café de coriandre en poudre
sel
Méthode :
Faire revenir le poireau dans le ghee
Ghee
Beurre clarifié
ou l’huile dans une poêle, jusqu’à ce qu’il soit doré, réserver.
Dans une petite cocotte faire revenir dans le ghee ou l’huile les graines de cumin, les clous de girofle, le bâton de cannelle et les grains de poivre noir. Lorsqu’un parfum divin s’en dégage ajouter la tomate coupée en dés, si vous en avez, puis le gingembre et l’ail hachés. Faire revenir un petit moment le tout puis ajouter les lentilles rincées et la patate douce, la coriandre et le curcuma en poudre ou frais. Ajouter de l’eau pour bien couvrir et le sel. Faire cuire doucement pendant une demi-heure environ en surveillant le niveau d’eau. Si nécessaire, rajouter de l’eau chaude afin d’obtenir la consistance voulue, en Inde le dahl se mange assez liquide, c’est comme ça que je le préfère.
5 minutes avant de servir ajouter les rondelles de poireau, en en gardant quelques-unes pour le service.
Accompagner le dahl avec du riz basmati blanc.
> Vanessa Gheorghiu, Educatrice de santé selon l’ayurveda, membre d’AEF