La chronique d’Éveline Mathelet
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Jamais sans ma bouillotte

Le mois dernier, j’ai eu l’occasion de vérifier une fois de plus que la nature est bien faite et que nous disposons de nombreux outils et dispositifs efficaces pour nous auto-guérir. Deux petits épisodes sont venus me rappeler vivement les vertus de la trilogie R B D : Repos, Bouillotte, et Diète.

* Le premier : une spectaculaire glissade/« débaroulade" en chaussettes sur le bois de mes escaliers. Plus de peur que de mal mais tout de même : de larges bleus et des côtes fêlées bien douloureuses et même une petite perte de mémoire suite au choc : pour la première fois de ma vie, j’ai totalement oublié les deux derniers chiffres de mon code de carte bancaire ! Ça m’aurait bien amusée si ce n’était aussi douloureux de rire avec les côtes meurtries !!
Bref, j’ai vraiment réalisé que le choc m’ a "bouleversée" au plan physique et mental - une grosse aggravation de Vata Vata Humeur biologique de l’air dirait l’Ayurveda. J’ai donc utilisé la martingale magique : Repos et bouillotte, avec auto-massage à l’huile chaude lorsque je pouvais me mouvoir. Chaque jour, dès que la douleur costale se faisait plus vive, je m’arrêtais et me reposais dans un bon fauteuil avec une bouillotte. En quelques secondes, douleur et tensions refluaient fortement jusqu’à disparaitre totalement, plus rapide et plus efficace qu’un antalgique… J’ai stoppé tout ce que j’avais à faire et j’ai passé des heures dans mon fauteuil et dans mon lit, toujours avec ma bouillotte pour me détendre. La chaleur et le repos ont fait leur œuvre. J’ai laissé toutes les cellules de mon corps le plus disponibles possible pour guérir, soigner, remettre en place, restaurer, et c’est ce qui s’est passé. En quelques jours j’étais complètement sur pied alors que le pronostic initial était de quelques semaines ! Ce qui m’a permis de fêter mon anniversaire avec une superbe randonnée à ski au dessus de chez moi :-)

* Un deuxième épisode a continué de m’enseigner. Des symptômes carabinés sont apparus un après midi : mal de tête lancinant, barre au front, fatigue, courbatures, lourdeurs, nez qui coule vraiment beaucoup - 2 paquets de mouchoirs à l’heure. Si c’était la COVID comme on me l’a suggéré, alors c’était le variant savoyard : trop de tartiflette et de fondue arrosées d’Apremont avec les copains de passage en ces vacances de février … et certainement aussi un peu trop de gâteaux d’anniversaire… Selon moi, c’était un trop plein et mon corps signalait qu’il fallait mettre le hola !
J’ai ressorti la formule magique : repos + bouillotte en l’accompagnant cette fois ci d’une bonne diète : au lit à 19h30 sans manger… de toute façon j’étais crevée.
Je me suis reveillée le lendemain à 6 h30 fraîche et dispose. Plus aucun symptôme et full power.. Prête à repartir en rando.

J’ai ainsi pu revisiter l’importance primordiale du repos : laisser le corps opérer ses guérisons et ses réparations sans rien lui demander d’autre, ni bouger, ni digérer, ni quoi que ce soit qui le mobilise.
Le repos et la convalescence sont des outils essentiels de restauration de la santé. Quant à la bouillotte, selon moi, elle devrait être obligatoire dans chaque foyer. Elle permet d’apaiser bien des douleurs, des angoisses, des tensions, des petits et grands bobos. Magistrale dans les syndromes prémenstruels, les maux de dos, certaines insomnies, les maux de ventre, les crises de foie , les anxiétés.. et tant d’autres dérèglements que la chaleur et le repos améliorent. Conjugués à une alimentation ajustée et allégée, repos et bouillotte peuvent circonscrire bien des maux sans entrer dans les cercles, souvent vicieux, des traitements médicamenteux et chimiques aux effets secondaires discutables.
Ces remèdes simples : repos, bouillotte et diète, s’avèrent très efficaces et ils sont surtout inoffensifs. Sans compter qu’ils sont rapides.
Dans mon cas, quelques jours de repos absolu ont permis d’éviter 3 semaines de douleurs continues, une soirée de diète m’a évité plusieurs jours de nez qui coule et mal de tête… je crois que c’était un bon investissement au final. Et j’ai échappé aux médicaments antalgiques, anti inflammatoires ou autres qui auraient certainement déréglé ma digestion ou autre….
Ne rien faire en laissant faire le corps constitue une méthode thérapeutique éprouvée. Nous avons en nous de multiples dispositifs et processus d’ajustements et de réparation prévus par la nature. Laissons les opérer. Encore faut-il en avoir conscience, les utiliser et faire confiance à la Vie. Laissons au vivant la possibilité de réparer, de restaurer, de soigner et de guérir. Bien sur nous sommes pris dans le travail, les emplois du temps, les obligations professionnelles et familiales mais notre santé est notre premier capital.
Prendre vraiment soin de ce capital nous demande de le mettre en priorité absolue. et de nous donner le repos nécessaire. Et la bouillotte amplifie largement les effets de ce repos en augmentant chaleur et effet cocoon.

Je vous souhaite un bon mois de mars, avec ou sans bouillotte … mais plutôt avec !! Juste pour le plaisir … et si vous n’en avez pas, offrez vous en une vraie : celle que l’on remplit avec de l’eau chaude, celle en caoutchouc naturel, si possible enveloppée d’un tissu tout doudoux, vous verrez... c’est magique … Bon cocooning !

Bien à vous

> Eveline Mathelet, présidente de l’association Ayurveda en France