Un œil au beurre noir… et un petit enseignement

La vie et ses méandres…
Me voila affublée d’un œil au beurre noir ! Je n’ai pourtant ni conjoint violent ni porte mal placée ! Simplement une bête chute à ski sur le coté gauche, en particulier la pommette et l’épaule, m’a dotée d’un beau cocard ainsi qu’une vive douleur dans l’omoplate, l’articulation et le bras ! Zut et rezut … mais.. rien de cassé ! Ouf ! C’est justement l’occasion d’observer que le choc a été violent et que cette violence se diffuse dans mon corps peu à peu.

Passés la chute, le relevage et le retour un peu flageolant à la voiture puis à la maison, passées la glace sur la joue et l’huile d’arnica sur l’épaule, … toujours rien de cassé mais une onde de douleur, autant morale que physique , s’étend de cellule en cellule, gagnant tout le corps ! Douche chaude, automassage me relaxent un peu … mais le lendemain, rien à faire, les activités et les engagements prévus ne pourront être honorés. Au fil des heures, un malaise diffus se fait plus prégnant. Je suis fatiguée, j’ai mal à la tête, j’ai envie de pleurer comme une petite fille, je me sens un peu « déprimée », sans énergie , même pour ce qui d’habitude me soulève d’enthousiasme comme aller dans les prés cueillir les premières herbes du printemps, surtout cette année où l’hiver semble avoir pris des quartiers définitifs. Mais rien n’y fait, le soleil printanier, pourtant rare, me laisse de marbre. Je n’ai aucun élan, aucune envie si ce n’est de rester à la maison, sur le canapé, près du poêle, à somnoler.
J’ai besoin de repos, de tranquillité et de laisser la vie opérer son travail de réparation.
Ou plutot la Vie a besoin que je me mette sur OFF pour pouvoir œuvrer, cicatriser, panser, repriser, régenérer.
Je pense à toutes les fois par le passé où je n’ai pas pris le temps de la "convalescence", où j’ai forcé pour aller quand même travailler, où j’ai ajouté la violence de ma volonté à la violence du traumatisme physique … bon j’ai fait un peu de progrès… c’est déjà ça !
Mais je comprends mieux le processus de rétablissement. Laisser les choses reprendre leur cours, laisser le repos apaiser les crispations, permettre à l’onde de choc de se calmer et de finir de se dissoudre… Je comprends mieux que le choc a tendu tous mes tissus et que chaque cellule s’est mise en mode "défense". Tout mon corps s’est contracté. Il lui faudra l’espace et le temps de se détendre, de relâcher les gainages créer par la peur et l’impact avec la neige dure.
Ce qui a été un mécanisme salutaire de protection peut maintenant être défait, dénoué et laisser place à d’autres processus de guérison.
Et de bout en bout de ce petit épisode, l’intelligence de Vie est restée à la manoeuvre. Pour contracter et protéger lors de l’impact, pour dénouer, relâcher et guérir lors de la convalescence, du retour à la santé, et pour insuffler délicatement un peu de sagesse et d’écoute bienveillante... merveilleux... et si simple.
Puisque la vie a décrété que je ferais mieux de me reposer, reposons nous…
Aujourd’hui, je vais continuer de ne rien faire, de laisser faire la Vie, qui prend mieux soin de moi que moi même !
Demain je me ferai masser…

Bien à vous

Eveline Mathelet, présidente de l’association Ayurveda en France