Si vous êtes un lecteur assidu de cette chronique, vous vous rappelez que j’ai déjà évoqué dans ces lignes Pierre Soulages, le grand peindre qui vient de s’éteindre fin octobre. C’était pour illustrer la longue et belle vie accomplie que l’Ayurveda propose à chacun de nous. J’ignore si Pierre Soulages à jamais entendu parler d’Ayurveda, mais l’important est qu’il ait vécu sa vie ainsi que l’Ayurvéda le préconise : une vie longue - presque 103 ans -, belle et créative - il peignit tous les jours jusqu’au bout - accomplie s’il en est - il explora des territoires artistiques, inventa "l’outrenoir " et la lumière, imagina et travailla sur les vitraux de Conques pendant presqu’une décennie pour aboutir à sa vision.
Une vie amoureuse et conjugale également rare : 80 ans de mariage heureux avec sa femme Colette dont il disait : "je ne me suis jamais ennuyé avec elle".
Il semble dire que la notoriété et la reconnaissance lui importait assez peu, en tous cas moins que la création. « Ma vie a été courte, il y a encore beaucoup à faire » disait-il lors de ses 100 ans, célébrés par une exposition au Louvre, évènement rarissime pour un peintre vivant ! Il a donc incarné pleinement la longue et belle vie, la vie accomplie, à laquelle nous invite l’Ayurveda. Le remarquable est que c’est à l’age de 60 ans passé qu’il fit un saut quantique dans son art avec la « découverte « de l’outrenoir, « peindre la lumière » disait-il. Peintre reconnu internationalement, il remet tout à plat et explore alors de tout nouveaux espaces. A l’âge ou beaucoup se mettent en « retraite » , lui initie une nouvelle étape, de nouveaux tableaux, recherches, expériences, … Puis , à près de 65 ans, il passe plus de 7 ans à chercher le verre parfait pour les vitraux de Conques. Il reste un exemple de création, mais aussi de bon vivant - avec son accent aveyronnais et son amour du rugby, et sa générosité.
A près de 90 ans il participe avec les architectes, à la conception du musée Soulages à Rodez, à qui il fait don de plus de 250 toiles.
Son inspiration nous montre qu’à tout âge, la vie peut se déployer, se régénérer, se ré-inventer. Que la générosité, la création, l’amour de ce qu’on fait, de ce qu’on vit, de ceux avec qui l’on vit, nous gardent en santé et en vitalité, très avant dans notre chemin.
C’est le projet et la promesse de l’Ayurvéda.
Bon mois de novembre à chacun de nous
> Eveline Mathelet, présidente de l’association Ayurveda en France